samedi 15 mars 2008

Les aventures de Kim aux Îles-de-la-Madeleine

Je reviens de deux semaines passées aux Îles-de-la-Madeleine. Quelle aventure!


Je suis allée aux Îles-de-la-Madeleine avec MB, qui est pilote d’hélicoptère. Il a obtenu, par un coup de chance, le contrat que tous les pilotes d’hélicoptère au Québec veulent : celui de l’observation des phoques. Chaque année, pendant les deux premières semaines du mois de mars, le Château Madelinot aux Îles-de-la-Madeleine organise des excursions sur la banquise pour voir les blanchons (les bébés phoques, qui naissent pendant cette période).



Il y avait quatre hélicoptères, et trois voyages par jour : un de 7 h à 10 h, un de 10 h 30 à 13 h 30 et un dernier de 14 h à 17 h. Le cinquième hélicoptère que vous voyez dans la photo est celui de la Garde côtière.

Chaque hélicoptère apportait cinq touristes à la fois, en plus d’un guide.



Ceux qui organisaient les voyages d'observation des phoques ainsi que les trois autres pilotes m'avaient promis que s'il y avait une place libre sur une des excursions, ils me préviendraient et je pourrais accompagner le groupe sur les glaces. Je me tenais donc prête à partir tous les jours. Par contre, après plus d'une semaine à attendre mon tour, je commençais à désespérer... je pensais que peut-être l'occasion ne se présenterait jamais, en fin de compte. Je me consolais en me disant qu’au moins MB avait pu me montrer de belles photos des phoques, lui qui allait les voir trois fois par jour!



Lundi matin (le 10 mars), j’avais fait la grasse matinée avec MB parce que son hélicoptère était officiellement "groundé" (terminologie des pilotes pour l’interdiction de vol) : les problèmes qu'il avait détectés la semaine précédente se sont avérés plus sérieux et les mécaniciens ont dû prendre la journée pour réparer le moteur. Puisqu'on savait qu'il ne volerait pas ce jour-là, on en avait profité pour dormir plus tard (ça faisait une semaine qu'on se levait à 5 h !).

Il était donc environ 10 h 15 et on s'apprêtait à aller déjeuner. C'était sûrement la plus belle journée de tout le séjour : ciel bleu, soleil, pas de vent et une température d’environ 2-3 degrés Celcius.

Il faisait tellement beau qu’on avait décidé de sortir déjeuner plutôt que manger à l'hôtel (même si ça voulait dire que je ne serais pas « joignable » si une place se libérait - on n'avait plus beaucoup d'espoir). Mais alors qu’on était en train de mettre nos bottes, le téléphone de la chambre a sonné : il y avait une place dans l'hélicoptère de Philippe... pour le vol de 10 h 30!

J'ai enfilé une combinaison de survie à la vitesse et j’ai couru jusqu’à l’hélicoptère. En sortant, j’ai croisé le pilote, Philippe, qui, lui, courait vers notre chambre. Bizarre... où va-t-il, lui?

Quelques minutes plus tard, je vois MB sortir et courir vers l'hélicoptère... et s'installer à la place de Philippe! Ce très très gentil pilote avait offert à MB de piloter son hélicoptère pour qu'il puisse venir avec moi sur les glaces!! Les autres touristes n'ont rien dit même si le changement de pilote était tout à fait imprévu!



Il faisait beau et doux sur la banquise. La première semaine, il y avait eu des journées très, très froides, avec des vents de plus de 80 km/h... les pilotes me disaient que ce n'était pas très agréable d'être sur la banquise ces jours-là.

Nous avons trouvé des centaines de phoques où nous avons atterri. MB et moi sommes partis à la recherche de blanchons à photographier.


Vous pouvez voir les Îles-de-la-Madeleine au loin derrière moi. Parfois, les phoques mettent bas à des centaines de kilomètres des Îles, mais cette année, ils se trouvaient à seulement une vingtaine de kilomètres de la rive.


Mais l'aventure est loin d’être finie…

Vous voyez le trou d’eau? Il s’agit en fait d’une fissure qui était recouverte de neige…

Alors qu'on s'approchait d'un petit blanchon, MB m’a dit,
--la glace semble plus mince ici... Passe par là!
Alors que je m'éloignais, lui, il a pris un pas de plus vers le blanchon. Et trois secondes plus tard, les glaces se sont ouvertes et il était dans l'eau glacée jusqu'au cou.

Moi, j'ai figé, je ne pouvais que crier.

Ses cours de survie en eau froide lui ont bien servi, il a réussi à se tirer hors de l'eau et à ramper jusqu'à un endroit sûr.

Mais je pense que l'image de MB engouffré dans l'eau glacée me donnera des cauchemars pour le reste de ma vie!

MB est retourné se reposer un peu dans l'hélicoptère et changer ses bas trempés. Incroyablement, ses vêtements en Gore-tex ont gardé le reste de son corps complètement sec! (Il n’avait pas pris le temps de mettre une combinaison de survie comme celle que je portais, mais heureusement, il était quand même bien habillé.)

On est retournés voir les blanchons (en marchant très prudemment), et j'ai pris plein de photos. En tout cas, c'était une journée remplie d'émotions fortes!




Queue du blanchon

Nageoire du blanchon. Les griffes les aident à remonter sur la glace.


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