« La rencontre décisive entre l'enfant et les livres se produit sur les bancs de l'école.
Si elle se produit dans une situation créative, où c'est la vie qui compte et non l'exercice scolaire, alors pourra naître le goût de la lecture, qui n'est pas inné, car ce n'est pas un instinct.
Si au contraire elle se produit dans une situation bureaucratique, si le livre reste lettre morte parce que réduit au rôle de simple instrument d'exercices (passages recopiés, résumés, analyses grammaticales, etc.), étouffé par le mécanisme traditionnel "interrogation-appréciation", alors il ne pourra en sortir qu'une technique de la lecture, mais pas vraiment le goût de la lecture. Les enfants sauront lire, mais ils ne liront que par obligation. Et en dehors de cette obligation, ils se réfugieront dans les bandes dessinées - même s'ils seront capables de lectures plus complexes et plus riches - , sans doute pour l'unique raison que les bandes dessinées n'ont jamais été "contaminées" par l'école. »
Fernando Savater (Gianni Rodari, Grammaire de l'imagination, cité par Savater dans Pour l'éducation, trad. Hélène Gisbert, p.172, Rivages poche n°314, 2000)
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