samedi 28 novembre 2009

Piquée par le virus

À l’automne 2008, je me suis jetée dans le vide. J'ai sauté d’un avion depuis 13 500 pieds du sol.

Heureusement, j’étais bien attachée à un instructeur tandem (tandem master) qui a ouvert notre parachute 45 secondes après que nous ayons sauté de l'avion, et qui nous a posés tout doucement sur l’aire d’atterrissage quelques minutes plus tard. Mais avant même de toucher le sol, je voulais recommencer.

Impossible d’exprimer par des mots la sensation éprouvée par la chute libre! Tout le monde se demande quel effet cela fait de sauter en parachute. Est-ce comme se laisser tomber? Ou est-ce plutôt comme flotter dans l’eau ou faire de l’apnée? En fait, ce n’est qu’en le vivant pour soi que l’on peut réellement comprendre ce que c’est que de « voler », car comme le disent souvent les parachutistes : « si voyager en avion, c'est voler; alors voyager en bateau, c'est nager ». En bref, la sensation que procure le parachutisme ne s’explique pas… elle se vit. Pour moi, cela se traduit par un calme et une clarté inimaginables, l’impression de me trouver entièrement plongée dans l'immédiat – car pendant le saut, je ne peux penser à rien d’autre.

Participants do not freeze with fear; instead their perceptions seem to open up, resulting in the same heightened sense of awareness and calmness associated with meditation. [...] This mental state of complete involvement and focus, a loss of self-consciousness and a sense of passing time is what psychologists term 'flow.' For centuries, practitioners of Eastern religions have sought flow through meditation. […] many extreme athletes report transcendental flow experiences similar to those of meditation practitioners.

Sept jours après mon premier saut, je me jetais de nouveau d’un avion, mais cette fois-ci, j’étais équipée de mon propre parachute. J'étais accompagnée de deux instructeurs durant la chute libre, mais une fois ma voilure ouverte, je me suis retrouvée complètement seule, avec pour seul contact humain une radio par lequel un instructeur au sol me dirigeait vers l'aire d'atterrissage. Je me sentais libre. Je volais en quelque sorte de mes propres ailes. Et c’est comme ça que j’ai été piquée par le virus du parachutisme.

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